Dans sa maison qui surplombe une partie de la ville, « on voit l’îlot de l’horloge depuis ma chambre », Marie-Claire Lagarouste nous accueille en ce début d’après-midi caniculaire. La température avoisine les 39°, et les cigales livrent un concert de haut niveau.
Dans sa robe fleurie, le maquillage soigné, la Dracénoise se dit surprise d’avoir été sollicitée : « Pourquoi moi? », demande-t-elle. La réponse s’impose comme une évidence, lorsqu’elle évoque l’histoire de sa vie.
Issue d’une famille de musiciens, « maman a fait du piano, mon arrière-grand-mère jouait du violon et mon arrière-grand-père du trombone dans la fanfare du village », elle apprend la musique à l’âge de 7 ans, à Alger. « Si j’étais restée, j’aurais pu faire partie d’un orchestre de musique de chambre », regrette celle qui a gardé l’accent pied-noir de son pays d’origine.
On apporte de la joie à des personnes qui sont seules
Dès son arrivée en France à 10 ans, elle suit une formation de musique classique et prend des cours particuliers.
« J’ai continué le piano au conservatoire de Draguignan. Avec mon frère Jean-Luc à l’accordéon, on jouait pour les mariages, les communions, etc. » Scolarisée dans l’ancien collège Mireur, l’adolescente intègre très vite la Pastorale « Leï Pastouralié Dou Lume » – Les bergers de la lumière.
« On jouait au Clou, au théâtre de l’Œuvre. Puis le pianiste est tombé malade, raconte Marie-Claire, ils sont venus me chercher pour le remplacer. J’y suis depuis mes 14 ans, je suis la plus ancienne ! »
Sa formation de secrétaire en poche, elle travaille au sein d’une entreprise privée puis intègre le service des Eaux et Forêts. Côté vie de famille, elle est comblée: « J’ai deux enfants, je suis sept fois grand-mère et deux fois arrière-grand-mère. J’espère bien un jour être trisaïeule (1), comme ma maman », s’exclame d’une voix enjouée la retraitée.
Sa passion pour la musique et le public reste toutefois omniprésente. Il y a treize ans, Marie-Claire a créé sa formation, « Les Cigales de Provence ».
Forte d’une quinzaine de membres, l’ensemble se produit deux fois par semaine dans les maisons de retraite de la Dracénie. « Ça fait vingt-trois ans que je vais au Malmont, j’ai toujours aimé être en contact avec les personnes âgées », confie la Dracénoise à la voix de soprano. « Je chante d’anciens morceaux : Le petit vin blanc, La java bleue, Viva Espagna, etc., détaille celle qui s’épanouit face au public. Ils aiment bien Des Sablettes à Tamaris, ça leur rappelle des souvenirs. Pendant une heure, on apporte de la joie à des personnes qui sont seules. Et puis quand on me dit “merci pour ce que vous faites”… Ça me fait plaisir. »
Plus de 500 costumes dans son garage
Outre les animations musicales, celle qui est désormais « bénévole à plein temps » œuvre depuis trente ans aux côtés de Michèle Richard, professeure de théâtre au Conservatoire d’agglomération et à l’Institution Sainte-Marthe.
La pianiste y a officié quelque temps comme professeure de musique. C’est donc ici que le duo indissociable a vu le jour. « Entre mai et juin, nous avons livré 17 représentations théâtrales ! », s’exclame la Dracénoise qui peut rajouter trois concerts au compteur.
« J’ai toujours aimé les costumes, je suis née un 26 février, jour de Carnaval ! Ma grand-mère en fabriquait pour mes enfants, se remémore-t-elle. J’en ai au moins 500 stockés dans le garage. Dans mon désordre, je me retrouve. » [Rires] Et de conclure: « Dès que Michèle a besoin, je fournis décors et costumes. Je suis son bras droit. Heureusement que mon mari m’aide, c’est lourd à porter les décors ! »
« Je mourrai sur scène, comme Dalida »
Si elle avoue « avoir des soucis, comme tout le monde », Marie-Claire Lagarouste semble inépuisable. « Je mourrai sur scène, comme Dalida », plaisante la Varoise.
En novembre prochain, à 71 ans, elle se produira en effet sur la scène du théâtre de l’Esplanade dans une comédie musicale organisée avec plusieurs associations.
Le spectacle caritatif au profit des Blouses roses raconte l’histoire d’une grand-mère qui, à l’aube de ses 100 ans, revoit défiler sa vie à travers des chansons qui auront marqué les époques.
« Ma maman y tiendra le rôle principal. Elle a 90 ans ! », confie l’artiste avec fierté. Au programme, des morceaux tels que Mon amant de Saint-Jean, Enfants de tout pays d’Enrico Macias, ou encore L’important, c’est la rose de Gilbert Bécaud. Un refrain que Marie-Claire ne peut s’empêcher de chantonner, pour notre plus grand plaisir.
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