Le compte à rebours est malheureusement arrivé à son terme. Ce soir, après une nouvelle journée d’intenses recherches, Marc Chappuis, le préfet des Alpes-de- Haute-Provence, a dû se résigner à un cruel constat : « Nous n’avons pas pu localiser l’enfant. » Émile reste introuvable. Depuis la signalisation de la disparition de ce garçon de deux ans et demi, samedi soir, au hameau du Haut-Vernet, niché dans les Alpes-de- Haute-Provence, des gendarmes, sapeurs-pompiers, équipes cynophiles et de très nombreux bénévoles venant de plusieurs départements n’ont pas ménagé leur peine.
« Près de 800 personnes se sont relayées quasiment sans interruption durant deux jours pour tenter de retrouver l’enfant, dans un périmètre de 5 km autour de l’endroit où il a été aperçu pour la dernière fois« , décrit Marc Chappuis. « Les premières 48 heures sont cruciales pour espérer retrouver l’enfant vivant« , avaient répété dès le début des recherches les autorités…
Des investigations désormais « resserrées »
Est-il donc trop tard pour espérer retrouver Émile en vie ? « On estime qu’en 48 heures l’enfant aurait dû être retrouvé s’il se trouvait dans le périmètre indiqué« , a posé Marc Chappuis hier soir, devant la presse. L’ensemble des battues aurait dû permettre de le localiser…
Les opérations ne s’arrêtent pas pour autant : les investigations vont être dès ce mardi « resserrées » autour du lieu de la disparition du garconnet. Le hameau du Haut-Vernet, situé à deux kilomètres du bourg central de la commune du Vernet, sera bouclé dès ce mardi matin. « J’invite les gens à ne plus se rendre sur le site qui sera ainsi fermé à toute personne étrangère au bourg, pour déployer les nouvelles opérations« , prévient le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon. Avec une stratégie : concentrer les investigations sur le hameau. Car il n’y a « plus de trace absolue, après que deux témoins aient vu l’enfant seul dans la rue, samedi, à proximité de la résidence familiale« , rappelle le magistrat, qui espère que « ces nouvelles investigations puissent apporter des éléments, et des indices localisés« .
La solidarité des bénévoles saluée par les autorités
Un changement de dispositif, donc. « On arrête les battues avec les bénévoles, on reste présents sur le terrain, on déploie des moyens spécialisés à la recherche de traces et d’indices et on répond aux besoins de l’enquête judiciaire« , expose Marc Chappuis. Le préfet souligne l’investissement « des voisins, randonneurs, promeneurs, chasseurs des communes alentour » venus aider aux recherches. « Tous ont manifesté un élan de solidarité exceptionnel« , répète le haut fonctionnaire. « Nous n’avons pas besoin de nouvelles arrivées de renforts« , précise-t-il à l’intention des bonnes volontés.
« J’invite les gens à ne plus se rendre sur le site qui sera ainsi fermé à toute personne étrangère au bourg »
C’est une réelle vague de volontaires, un flux continu de plusieurs centaines de personnes qui a traversé hier Le Vernet pour prêter main-forte aux secouristes. Une incroyable mobilisation, certains venant même du Var ou des Alpes-Maritimes, sous l’impulsion des réseaux sociaux… ou de leur entreprise. « On est parti à 6 h 30 du matin de Toulon« , racontait ainsi Mathieu, dont l’entreprise avait choisi de fermer ses portes toute la journée d’hier pour que ses salariés viennent participer aux recherches.
Objectif : trouver enfin une piste
« Le numero d’appel reste actif, rappelait également hier soir Rémy Avon. Près de 500 appels sont actuellement traités par les gendarmes. » Quasiment toutes les habitations du Haut-Vernet ont également déjà été inspectées par les forces de l’ordre, ajoutait par ailleurs le procureur. Des auditions ont été effectuées, mais aucune garde à vue, « puisque nous n’avons aucun élément qui caractérise une infraction pénale susceptible d’être à l’origine de cette disparition« .
« Toutes les hypothèses restent d’actualité. Aucune n’est privilégiée, aucune n’est exclue, des investigations sont menées sur tous les plans« , martèle le magistrat. Émile reste introuvable, et une nouvelle phase du dossier s’ouvre maintenant : dégager enfin une piste.
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