Le monde associatif est en train de vivre un bouleversement inédit. Depuis quelques années, il devient de plus en plus compliqué de recruter des bénévoles, alors qu’une autre forme d’engagement voit le jour.
De là où il est, Louis-Marie, constate que 2020 marque une baisse de l’engagement associatif. « Depuis le Covid, il y a un problème de renouvellement de bénévoles ou en tout cas de retour des bénévoles qui étaient présents« . Mais pour son association, la situation est paradoxale. La Ligue des droits de l’homme, dont il est le trésorier pour la section locale de Poitiers, connait, elle, un afflux d’adhérents cette année « avec la publicité que nous a fait le ministre de l’Intérieur… » Il tempère quand même le phénomène : « ça ne veut pas dire pour autant que les gens qui vont soutenir la Ligue, par exemple, vont vouloir s’engager complètement, venir aux réunions, prendre des responsabilités, c’est ça la différence« . Louis-Marie est par ailleurs un bénévole également engagé, depuis une quinzaine d’années, dans l’AMAP du Chaudron d’or.
19 millions de bénévoles en France
Presque un Français sur quatre est bénévole dans une association, ce qui représente entre 19 et 20 millions de bénévoles en France. Mais la tendance depuis quelques années, c’est la baisse tous les ans d’un 1% du nombre de bénévoles. Didier Defer, délégué régional France Bénévolat pour la région Nouvelle Aquitaine, « en 2013, on était 40% d’engagement, on est à 36%« . La plupart rejoignent une association au moment où ils se retrouvent à la retraite, plus disponibles. Mais là encore, la crise Covid a donné d’autres priorités aux Français. S’occuper d’eux, de leurs proches. Il est possible que le recul de l’âge du départ à la retraite accentue encore la baisse du nombre de bénévoles dans les associations.
Et pourtant, ceux qui s’investissent dans un projet collectif porté par une association y trouvent leur compte. Louis-Marie s’y épanouit : « à titre personnel, ça apporte vraiment beaucoup de choses. C’est très enrichissant de travailler sur des projets communs« .
France Bénévolat qui émane des grands réseaux associatifs existe depuis 20 ans pour promouvoir le bénévolat. Didier Defer explique son rôle d’intermédiation : « il y a des associations sur un territoire qui recherchent des bénévoles, on connaît ces associations. On rencontre les personnes qui veulent donner de leur temps et on les met en lien avec des associations que nous connaissons sur le territoire« .
« Le bénévolat existera toujours«
Les bénévoles restent souvent engagés un peu malgré eux. Louis-Marie témoigne de cette responsabilité : « il faudrait pouvoir se sentir libre. Une fois qu’on a pris des engagements annuels dans une association, quand on est responsable de quelque chose, que l’on s’engage à donner de son temps, l’Association vous fait confiance. Vous êtes investi, donc la quitter, c’est toujours un petit peu difficile« .
Dominique Nevo a baigné dans le bénévolat alors qu’il était scout. À la retraite, en 2019, il a rejoint France Bénévolat. Pour lui, « le bénévolat existera toujours. Du bénévolat de proximité ».
Didier Defer constate une autre volonté dans l’engagement : « notamment pour ces seniors, on appelle ça du bénévolat ponctuel, c’est-à-dire qu’ils veulent être dans un milieu associatif, mais avec ce qu’on appelle l’acronyme « PLUS » : plaisir, lien social, utilité, sens. Cela se traduit par : je fais mon engagement bénévole quand je veux« . André a fait trois fois l’aller-retour en Ukraine : « là, je me sens utile parce que je sais que j’ai fait quelque chose de bien« .
L’essor des collectifs
Cet engagement prend d’autres fortes pour la jeune génération qui ne se retrouve plus dans une structure associative loi 1901. La France compterait 1 500 000 associations, mais ce chiffre pourrait baisser. « On voit que l’engagement des jeunes moins de 50 ans, voire des 25-35 ans, l’engagement est différent, explique Didier Defer, ils ne veulent plus être dans le carcan d’une association. Ils sont dans le bénévolat direct, dans des collectifs. » Dominique Nevo de s’interroger : « c’est peut-être à nous de changer, d’essayer de voir avec les jeunes ce qu’ils souhaitent faire. C’est vrai que la loi de 1901 leur parle très peu. » Didier Defer trouve intéressante la commission inter-associative qui permet de prendre du recul et d’analyser le fonctionnement de la structure, l’accueil des bénévoles, l’efficacité des missions. « Il ne faut pas opposer les collectifs ou l’associatif. La question, c’est comment on peut travailler ensemble pour aller vers une même finalité. »
chantiers-benevoles-al.com est une plateforme d’information qui regroupe des nouvelles publiées sur le web dont le thème central est « Chantiers de bénévoles – Alpes ». chantiers-benevoles-al.com vous a préparé cet article qui traite du sujet « Chantiers de bénévoles – Alpes ». Ce texte a été reproduit de la façon la plus honnête que possible. Vous avez la possibilité d’utiliser les coordonnées présentées sur notre site web dans l’objectif d’indiquer des précisions sur cet article traitant du thème « Chantiers de bénévoles – Alpes ». Restez connecté sur notre site chantiers-benevoles-al.com et nos réseaux sociaux dans le but d’être renseigné des futures annonces.