Nord : « Ce n’est pas du bénévolat, c’est de l’exploitation », une communauté Emmaüs au centre d’un scandale

, Nord : « Ce n’est pas du bénévolat, c’est de l’exploitation », une communauté Emmaüs au centre d’un scandale
, Nord : « Ce n’est pas du bénévolat, c’est de l’exploitation », une communauté Emmaüs au centre d’un scandale

Charité mal ordonnée. « Ne pas subir, toujours agir », telle est la devise du mouvement fondé en 1949 par l’Abbé Pierre et que les compagnons des communautés Emmaüs de Saint-André et de Wambrechies, dans le Nord, entendent désormais suivre à la lettre. Soutenus par la CGT, ces travailleurs sans papiers ont entamé une grève pour dénoncer une forme d’esclavage moderne dont ils sont victimes au sein même d’une structure censée redonner espoir et dignité aux plus faibles. Leurs revendications sont à ce point légitimes qu’une enquête pénale et un audit externe ont été lancés, assortis d’une « mise en retrait » de la responsable de la communauté de Saint-André.

Pour couper court aux éventuels commentaires malveillants, oui, une partie des compagnons d’Emmaüs sont des étrangers en situation irrégulière, et non, ce n’est pas illégal de les accueillir et de les faire travailler au sein des communautés. Enfin, pas illégal tant que cela reste dans le cadre de l’article L265-1 du Code de l’action sociale et des familles qui réglemente le statut des personnes accueillies dans les OACAS (Organismes d’accueil communautaires et d’activités sociales). Et comme le précise Emmaüs France à 20 Minutes, c’est le cas pour la « quasi-totalité des communautés Emmaüs ». Seules cinq en France ne le sont pas, dont celle de Saint-André comme nous avons pu le constater en consultant l’arrêté du 27 février 2020 portant agrément d’organismes d’accueil communautaire et d’activités solidaires.

La promesse d’un titre de séjour qu’ils n’auront jamais

Dès lors, cela pose plusieurs problèmes aux compagnons travaillant au sein de la Halte Saint-Jean, le nom de la communauté Emmaüs de Saint-André. Le premier, et le plus important, est qu’ils ne peuvent prétendre à un titre de séjour temporaire après avoir justifié de trois ans de présence au sein d’une communauté agréée OACAS comme le prévoit la loi dite « asile immigration » du 10 septembre 2018. Les compagnons de Saint-André, présents dans la communauté depuis plusieurs années pour certains, réclament ainsi des fiches de paye prouvant qu’ils sont effectivement déclarés auprès de l’Urssaf pour obtenir, « comme la direction [leur] a promis, [leur] régularisation ». Ils ne les auront pas, puisque seules « les communautés agréées OACAS cotisent auprès de l’Urssaf sur la base de 40 % du Smic », explique à 20 Minutes Emmaüs France. Et pas de cotisation Urssaf, pas de « droits qui découlent du régime général de la protection sociale ». C’est une autre de leurs revendications.

Après avoir rendu visite aux compagnons grévistes, le député LFI du Nord, David Guiraud, s’est ému de leur situation. « J’ai écouté, horrifié, le récit des sans-papiers maltraités. Quarante heures par semaine pour 150 euros par mois, ce n’est pas du bénévolat : c’est de l’exploitation. L’Abbé Pierre aurait été triste de découvrir ces maltraitances », a-t-il déclaré sur Twitter. « Propos racistes », « attitudes humiliantes », « intimidation », « menaces » ou encore le non-respect de l’intimité dans les logements… Voici, entre autres, ce que veulent voir cesser les compagnons de Saint-André.

Alerté, Emmaüs France a envoyé sur place une délégation « afin d’échanger avec ses dirigeants mais aussi avec les personnes accueillies ». Une visite dont les conclusions ne nous ont pas été dévoilées, mais qui a tout de même poussé le conseil d’administration d’Emmaüs France à lancer un audit externe et à « mettre immédiatement la responsable [de la Halte Saint-Jean] en retrait ».

Parallèlement à cela, « la situation de la Halte Saint-Jean fait l’objet d’une enquête préliminaire », a-t-on appris auprès d’Emmaüs France, confirmant une information de nos confrères de Street Press. Les chefs retenus sont, entre autres, « travail dissimulé » et « traite d’êtres humains ».

chantiers-benevoles-al.com est une plateforme d’information qui regroupe des nouvelles publiées sur le web dont le thème central est « Chantiers de bénévoles – Alpes ». chantiers-benevoles-al.com vous a préparé cet article qui traite du sujet « Chantiers de bénévoles – Alpes ». Ce texte a été reproduit de la façon la plus honnête que possible. Vous avez la possibilité d’utiliser les coordonnées présentées sur notre site web dans l’objectif d’indiquer des précisions sur cet article traitant du thème « Chantiers de bénévoles – Alpes ». Restez connecté sur notre site chantiers-benevoles-al.com et nos réseaux sociaux dans le but d’être renseigné des futures annonces.