Running. « La CCC, une expérience qui a dépassé toutes mes attentes

En l’espace de vingt ans Chamonix est devenu le point de ralliement des traileurs du monde entier. Chaque année à la fin du mois d’août, ils sont des milliers à y découvrir les sentiers alpins et à venir se frotter aux parcours qui ont forgé la réputation des courses qui composent la semaine de l’UTMB.

Parmi ces étrangers novices, l’Américaine Lisa Dosch, engagée sur les 100 km de la CCC (Coumayeur/Champex/Chamonix), a vécu un « coup de foudre » à l’occasion de cette « première visite dans les Alpes, mais aussi première visite en France et en Suisse ».

« Ma première impression en arrivant à Chamonix a été l’émerveillement ! », indique la Californienne de 42 ans. « Je me suis demandé si tout cela était réel. J’ai été séduite au premier regard. Un véritable terrain de jeu pour mon amour de la montagne ».

Loin d’être une novice avec plusieurs dizaines d’ultras à son actif dans les sierras de Californie, mais aussi dans l’Utah, en Oregon ou dans l’État de Washington, et quelques résultats de référence comme une deuxième place sur les 110 km du Québec Méga Trail en 2021 et une deuxième place sur les 50 km d’Avalon Benefit en 2020, la jeune femme attendait impatiemment de se mesurer aux Alpes.

« J’ai commencé à m’y intéresser à l’UTMB avant le Covid. Avant cela, mon niveau n’était pas assez bon. J’étais davantage coureuse sur route et je m’apprêtais à décrocher ma sixième étoile sur les World Marathon Majors (meilleur chrono à 3 h 11, N.D.L.R.), mais je ne prenais plus vraiment de plaisir. L’esprit du trail m’attirait davantage. Tout le monde a alors commencé à me parler de l’UTMB avec tellement de passion que j’ai eu envie d’en faire l’expérience ».

« J’ai peiné »

En dépit d’un emploi chronophage et de son activité de présidente bénévole de la Santa Barbara Running Association, Lisa Dosch a ainsi augmenté son volume d’entraînement, et soigné les points de son index UTMB. « Le massif du mont Blanc et les Alpes sont devenus ma principale motivation. Tous mes amis traileurs ne me parlaient que de l’atmosphère incroyable et du prestige de l’UTMB. Cela n’a fait que renforcer ma détermination à participer à ce trail ultime, presque les JO du trail ».

Après avoir validé son ticket pour la CCC, la Californienne avoue pourtant avoir été surprise par l’épreuve. « Je m’étais bien préparée pour la distance. J’avais pris soin de travailler la verticalité, mais les montées de la CCC étaient longues, dures, sèches et les descentes étaient tout aussi raides, rapides et techniques », indique-t-elle. « Toutefois, les sentiers étaient tellement beaux que j’ai passé de nombreuses minutes à admirer les paysages et à penser à la chance que j’avais. En outre, les postes de secours et les bénévoles qui les géraient étaient absolument incroyables ! Difficile de ne pas repartir revigorée de chacun d’entre eux, avec un immense sourire aux lèvres ».

Quant à la course en elle-même, Lisa Dosch reconnaît être passée par tous les sentiments. « Dès la première énorme montée, je me suis demandé si j’allais pouvoir finir », s’amuse-t-elle. « Je ne pensais pas que la difficulté du terrain rendrait mon rythme si lent. J’ai peiné et j’ai juste mis un pied devant l’autre : seule importait la progression, pas la vitesse ».

La portion la plus difficile se trouvait toutefois plus loin : « Après le dernier ravitaillement en pleine nuit à Vallorcine, j’étais cuite. C’était heureusement la pleine lune et cette lumière supplémentaire m’a aidée dans la dernière montée – interminable -, puis dans le sentier rocheux du changement d’itinéraire. Tout mon corps me faisait mal, mais je me suis mise à doubler beaucoup de monde. Je voyais des coureurs dormir sur le bord du sentier, certains vomir, et j’ai alors pensé que je ne m’en sortais pas si mal ».

« Une course spéciale »

Un constat que son chrono final de 19h03’05 (496e sur 1650 au général, 88e féminine sur 316) confirmait. « Malgré la fatigue et l’arrivée en pleine nuit, j’étais tellement satisfaite que j’ai peu dormi. Je me suis vite réveillée pour aller assister à la victoire de Jim Walmsley ».

Quelques heures plus tard, la Californienne pouvait enfin apprécier les moments vécus. « Absolument incroyable ! Une expérience incontournable, qui a dépassé youtes mes attentes. Difficile d’exprimer avec des mots à quel point cette course était spéciale ».

Et l’intéressée de poursuivre : « J’ai tout aimé à Chamonix : les gens, la nourriture, l’énergie, l’atmosphère… Je tire mon chapeau aux organisateurs. On sent qu’ils ont beaucoup réfléchi pour faire de l’UTMB un événement unique, non seulement pour les participants, mais aussi pour les spectateurs, les amis et les proches, ainsi que pour ceux qui suivent la progression sur leur ordinateur ».

Une appréciation qui incite Lisa Dosch à envisager une nouvelle participation : « Je veux revenir ! Oui, 100 %, oui ! J’aimerais encore tenter la CCC. L’OCC serait aussi amusante et si un ou deux de mes amis se sentent assez fous, je pourrais également envisager la PLT avec eux ! Et qui sait, quand je serai prête pour les 100 miles, l’UTMB sera peut-être sur ma liste. En attendant, ce qui est sûr, c’est que je vais en faire la promotion dès mon retour aux États-Unis ! »

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